30.4.07
Les beaux jours de Cosa Nostra
Une histoire de la mafia depuis ses origines, loin des paillettes d’Hollywood et du mythe de l’honneur ou de la justice.
Impossible de faire l’impasse sur le sujet ! Même si d’aucuns la prétendent affaiblie, la mafia est loin d’être moribonde. L’organisation criminelle apparue en Sicile durant la seconde moitié du XIXe siècle continue de s’enrichir grassement, à grands coups d’intimidations, de corruption, d’extorsions, de violences et d’assassinats. L’ « honorable société » met même un point d’honneur à bafouer la démocratie et noyauter les plus hautes sphères de l’Etat. La combattre est donc devenu un enjeu majeur pour la survie du pays tout entier. Mais encore faut-il la connaître et la comprendre. C’est la mission que s’est fixé John Dickie, un historien et journaliste britannique qui vient de publier en France un excellent livre retraçant l’histoire de Cosa Nostra, de 1860 à nos jours. Car comme le disait le juge Giovanni Falcone assassiné en 1992, si la mafia a une histoire, alors elle a eu un début et aura une fin. L’auteur réalise ici une étude richement documentée complétée d’une analyse intelligente, le tout servi par un style efficace allié à un art consommé de la formule. Jugez plutôt : « La mafia était un secret caché en pleine lumière », « une société secrète dont le meurtre est la raison d’être », ou encore « un homme d’honneur qui a menti s’aperçoit très vite qu’il a pris un raccourci vers le bain d’acide ». Bref, un livre captivant et extrêmement fouillé qui se lit comme un roman policier et qui dresse le portrait brillant d’une mafia démystifiée, histoire de rappeler ce qu’elle est et a toujours été : « une société secrète qui recherche le pouvoir et l’argent en perpétuant l’art de tuer en toute impunité ».
Cosa Nostra, l’histoire de la mafia sicilienne de 1860 à nos jours, de John Dickie, ed. Buchet-Chastel, Paris, 2007, 25 €
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