18.10.08

Peppe Genna, le poète des salines



A quelques encablures de Marsala, un personnage haut en couleur, comme il en existe seulement en Sicile, déclame des poésies tout en taillant d'étonnantes sculptures de pierre.



Giuseppe Genna, ou Peppe pour les intimes, a fait tous les métiers: cordonnier, mécanicien, chauffeur, plombier, jardinier, cueilleur d’olives… « Dall’Attore alla Zappa » (littéralement « de l’acteur à la houe », les Italianophones apprécieront !), comme se plaît à rappeler ce joyeux sexagénaire. La faim l’a même conduit en Suisse et en Allemagne, mais il avait trop la nostalgie de sa Sicile natale et a préféré revenir dans ce petit coin de paradis, à quelques encablures de Marsala.


Tous les matins, Peppe se gare sur le parking de l’embarcadère des salines Infersa, devant l’île de Mozia, et déballe sa marchandise: d’étonnantes petites sculptures qu’il taille dans la pierre et le tuf et qu’il expose sur le toit et le capot de sa vieille Fiat; ou des balais et des brosses qu’il confectionne avec des feuilles de palmiers nains (la « giummara »), selon une technique transmise par son père et, avant lui, son grand-père.


Mais sa plus belle marchandise, sans nul doute, ce sont les poésies que cet autodidacte d’humeur toujours joviale déclame en dialecte sicilien. Son thème de prédilection? Sa terre et plus particulièrement Mozia, « l’antenna del mondo », puisqu’ici on vient des quatre coins de la planète pour admirer une nature unique et enchanteresse, protégée au sein de la Riserva naturale dello Stagnone. Le « poète des salines » chante aussi les louanges de l’or blanc car « cosa vale una minestra senza sale? » (que vaut une soupe sans sel ?), comme le rappelle si bien l’artiste.


Quant aux salines Ettore e Infersa, elles méritent incontestablement le détour: déjà Voltaire, en son temps, avait fait l’éloge de ces établissements fondés par les phéniciens qui perpétuent une technique de récolte du sel 100% naturelle. A voir les silhouettes des vieux moulins se détacher sur le rose des bassins et le blanc des montagnes de sel, on comprend aisément où Peppe puise son inspiration.



Ci-dessous, une sélection de poésies récitées par Peppe Genna:

« Mi presento »
« Marsala »
« U puntu cchiù beddu du mundu »
« L’uomo dello Stagnone »
« Terra Mia »
« Sale »


2 commentaires:

Anonyme a dit…

salve regine
je découvre aujourd'hui, par l'intermédiare du site"italieaparis" ton blog très sympathique. Francaise je vis en Sicile depuis 3 ans, et j'ai bein sur...un blo, si cela te dit
http://sicilemonamour.canalblog.com
a dopo

Anonyme a dit…

minchia l'ho visto la scorsa volta che sono stato a Marsala.